Vous avez aimé les deux premiers tomes de Underworld USA du génial James Ellroy, et comme moi vous piaffez d'impatience depuis 2002 à l'annonce du troisième tome "American Madness" prévue pour cet automne.
En attendant soit vous replongez dans les deux premiers tomes pour vous remettre l'ambiance glauque de ce thriller politique grandiose du maître. Ou bien, si vous avez déjà refilé ces deux premiers tomes, ou si vous les avez encore en mémoire, je vous propose en guise de hors d'oeuvre de dévorer le pavé de DOA Citoyens clandestins qui vient de sortie en format poche chez Folio.
Sans vous révéler la fin, la trame de ce pavé de 700 et quelques pages en format poche vous ramènera dans la France autour du 11 Septembre 2001. Des islamistes préparent un attentat énorme sur le sol européen. Où, quand, qui, avec quoi ? Les différentes officines barbouzardes françaises (DST, DGSE, DRM et j'en oublie) se tirent joyeusement dans les pattes à coup de procédés tordus pour tirer la couverture, sortir le parapluie, trouver un bouc émissaire, rouler pour Jospin ou pour Chirac selon le sens du vent, et accessoirement mettre les terroristes hors d'état de nuire lorsqu'ils en ont le loisir.
Au milieu de tout ça... Une jeune journaliste, aussi candide qu'ambitieuse, sera prise dans la tourmente entre son mari jaloux, son mentor à mains baladeuses et les protagonistes de cet imbroglio terroristo-barbouzard. Un capitaine, fils de harkis, infiltré chez les fous furieux d'Allah, qui se rend compte peu à peu qu'il est destiné à servir de fusible à sa hiérarchie comme l'a été son père quarante ans auparavant. Un électron libre d'une officine privée de "sécurité", équipé comme James Bond qui laisse une trace douloureuse et sanglante sur son passage, tout en écoutant du Bashung ou du Bowie avec son lecteur MP3.
Quel rapport avec le grand James de Underworld USA ?
DOA a repris de James Ellroy un style d'écriture nerveux fait de phrases courtes et violentes. Des électrons libres à la gâchette facile pour infiltrer ou torturer les barbus. Des tas de personnages retors, manipulateurs et pervers (le casting est en annexe pour éviter de perdre le lecteur) qui font peu de cas des conventions de Genève. Pas de manichéisme facile, avec l'obscurité contre la lumière, mais que du gris plus ou moins sombre ou plus ou moins poisseux. Et une ambiance de noir glacé dans laquelle le maître James nous a déjà plongé des nuits entières.
What esle?
- Citoyens clandestins a été couronné par le grand prix de la littérature policière 2007. Comme Manchette, Malet, Japrisot, Siniac ou Daeninckx.
- DOA est bien entendu un pseudo (Death On Arrival). En littérature, on dit plutôt un "nom de plume".
- Le blog de DOA.
Bonnes nuits blanches.
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